mardi 5 mars 2013

Nouveau capitalisme, le meilleur des mondes...



Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie (2001), vice-président et économiste en chef de la Banque mondiale (1997-2000) fait partie, avec Michel Aglietta, des penseurs les plus en pointe des théories de la régulation, Marx, Keynes et Schumpeter "remixés", la fameuse fusion du capitalisme et du socialisme.
Il est intéressant de noter que pour Keynes, à l'image de Marx, un mythe a été créé de toute pièce (je le démontrerai bientôt).

Joseph Stiglitz fut le principal conseiller du président Clinton qui abrogea le 12 novembre 1999 le Glass-Steagall Act qui séparait les banques de dépôts et les banques d'investissements, une des causes de l'ampleur de la catastrophe actuelle.
Stiglitz expliquait qu'il n'avait pas participé à cette abrogation car il n'était plus officiellement conseiller de Clinton dès 1997. Il oublie de préciser que c'est sous son mandat de président du conseil économique de Bill Clinton qu'a débuté le sabordage du Glass-Steagall Act. En tentant d'abroger les Sections 20 et 32 de cette loi, on permettait en effet la création de Citigroup (7 avril 1998) par la fusion de la compagnie d'assurances Travelers Group et de Citibank.

En économie, il existe d'ailleurs une grande règle : ceux qui créent le problème sont toujours ceux qui donnent des leçons pour le résoudre.

Source : Stiglitz : le capitalisme va changer !


L'économiste Michet Aglietta, récemment nommé au Haut Conseil des finances publiques est plus explicite. Il a ainsi publié en 1976 le livre fondateur issu de la théorie du Capitalisme monopolistique d’État (CME) : "régulation et crise et capitalisme". Les appareils étatiques doivent donc être mis au service de l'économie afin de limiter la baisse tendancielle du taux de profit pour les capitaux et l'initiative privée. L'état doit donc intervenir en prenant comme postulat une théorie totalement fausse (La baisse tendancielle du taux de profit dont la démonstration est sur mon blog).

L'économiste français Michel Husson racontait :
« Pour remonter un peu dans le temps, au milieu des années 1970, je suis entré à la Direction de la Prévision, qui était le lieu où est née l’école de la Régulation. Il y a avait là Boyer, Hugues Bertrand… Il s’agissait d’analyser de l’intérieur la dynamique économique tout en utilisant des concepts hérités du marxisme...
C'était passionnant ce que faisaient les régulationnistes à l'époque. Que ce soit Aglietta, Boyer... » 

Les théories de la régulation fondées par Robert Boyer et Michel Aglietta sont d'ailleurs systématiquement mises en avant !
Michel Aglietta, qui prône le retour de l'état dans l'économie, est donc devenu le "mentor" de nos gouvernants. 




Comme souvent, l’étymologie est la clé et réguler a pour origine le mot latin regulare qui signifie diriger, à l'instar du joueur de flûte de Hamelin.
Pour résumer, face à la crise de la quantité, c'est à dire, notre impossibilité d'accroître encore et toujours la quantité de produits, il faut aux détenteurs de capitaux un bon régulateur, un gardien de troupeau, l'état. La production (la quantité) est en effet devenue l'alpha et l'oméga du système matérialiste.

Ceux qui veulent plus d'état seront heureux, les multinationales et la haute finance aussi, ainsi que tous ceux qui veulent sauver le système, continuer à produire et consommer, le meilleur des mondes  pour tous, sauf peut-être pour les chômeurs et les pauvres dont le nombre continuera à exploser.


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